Abris de jour

Dans la végétation naturelle des rives, les loutres trouvent des cachettes sûres. Les périmètres sans dérangements sont à cet égard privilégiés. Photo: Irene Weinberger

Dans la région alpine, la loutre est principalement nocturne; elle dort pendant la journée, et ce aisément jusqu’à 17 heures quotidiennement! Qui sommeille autant a besoin d’abris offrant une sécurité vis-à-vis des ennemis naturels tout en protégeant contre la pluie, le vent, la chaleur et le froid. Le mustélidé aménage ainsi des cachettes dans des réseaux de racines, des tas de branches, ou dort au milieu de la dense végétation des rives. Or celle-ci est menacée: à moult endroits, elle fait complètement défaut ou a été réduite à peau de chagrin. Dans le même temps, les zones fluviales attirent énormément de gens. L’appauvrissement de la végétation combinée à une utilisation croissante des rivières par les humains entraîne une pénurie d’abris appropriés pour la loutre.

Quand l’être humain intervient dans la nature pour y établir l’ordre, les repaires permettant aux animaux de se dissimuler se font généralement rares. Avec des moyens simples, il est possible d’adapter les berges afin que les loutres y trouvent à nouveau des refuges. Les zones de tranquillité pour la faune sauvage au bord des rivières sont par ailleurs à saluer, car elles permettent de délimiter une frontière entre les besoins des humains et ceux des animaux.

 

Emplacements de couchage dans la végétation rivulaire

  • Effectuer les travaux d’entretien des cours d’eau par tronçons afin que des portions de berges riches en végétation soient toujours accessibles.
  • Lors de l’élagage des arbres, empiler les déchets de taille en tas de bûches, en amas de branches, voire en talus boisés. Les monticules doivent atteindre une hauteur d’au moins 1,5 mètre et disposer d’une cavité interne protégée, de plain-pied, d’environ 50 centimètres de diamètre, accessible par minimum deux entrées mesurant à peu près 20 centimètres chacune.
  • Les structures doivent se trouver à proximité immédiate de l’eau ou, à tout le moins, du côté d’un chemin ou d’une route donnant sur une rivière.

 

Zones de tranquillité pour la faune sauvage

Dans la région alpine, la loutre est surtout active la nuit. Le long des plans d’eau que nous exploitons intensivement, l’espèce a donc besoin, durant la journée, de recoins qui la protègent des perturbations humaines et des chiens. Les secteurs offrant une multitude de cachettes propres à servir de lieux de couchage aux loutres peuvent être délimités comme des aires de tranquillité pour la faune sauvage:

  • Les zones de tranquillité pour la faune doivent présenter, sur un tronçon de rivière d’au moins 20 mètres, une végétation naturelle d’une largeur de minimum 10 mètres.
  • L’accès à l’eau pour les humains et les chiens doit être restreint par une signalisation ou rendu difficile par des entraves physiques – branchages, buissons de mûres, haies épineuses.
  • Mieux vaut des périmètres petits, mais nombreux. Idéalement, la distance entre chaque zone est d’environ 140 mètres, quel que soit le côté de la rivière.

 


Plus d’informations

Dépliant «Des rives adaptées aux loutres». Pro Lutra, 2020

Weinberger et al, 2019. Riparian vegetation provides crucial shelter for resting otters in a human-dominated landscape. Mammalian Biology 98, 179-187

Synthèse Weinberger et al, 2019. Mammalian Biology

 


Images d’abris de jour et exemples de défis auxquels la loutre est confrontée